Régiment suisse Grison de Salis en Corse (1792)

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Congé de licenciement d’un grenadier du régiment d’infanterie suisse de Salis-Grison en garnison à Corté. En dépit de l’ordonnance d’aout 1792, imposant le licenciement de tous les régiments suisses, cinq compagnies de Salis-Grison restent en service à la demande d’élus corses. Document signé notamment par le capitaine des grenadiers Jean Otto JEMME, le furtur colonel d’Empire Fortuné Antoine Rodolphe d’Hartmanis et le paoliste Francescu Benedettu PANATTIERI.

Description

En 1792, le régiment suisse Grison de Salis est dans la « tourmente » en raison d’un contexte politique local conflictuel. L’île voit s’affronter Paolistes et Républicains.

Lorsqu’il débarque en Corse en 1788, le régiment est une troupe de garnison mais aussi d’occupation. Dans l’île, récemment acquise à la république de Gênes (1768) et conquise (campagne de 1768-1769), l’armée royale suscite encore la méfiance voire l’opposition. Pourtant, lorsque l’Assemblée législative décrète le 20 aout 1792 la dissolution des régiments suisses, des élus corses demandent et obtiennent le maintien d’une partie de ses effectifs.Ces élus évoquent « l’attachement de la population à ce régiment qui maintient la tranquillité publique« . Dans les faits, le régiment suisse Grison de Salis est une force armée dont on veut s’assurer les services. Aussi, après le licenciement collectif du 1er novembre 1792, cinq compagnies dites « franches » se forment avec la troupe restante. A la tête de ces compagnies, des officiers ayant « déclaré vouloir continuer à servir la République« . Parmi ces officiers, le capitaine des grenadiers et commandant la place de Corté: Jean Otto JEMME.

Les signataires

Jean Otto JEMME ou JEMMI est originaire d’Italie. Il sert dans des régiments suisses au service du royaume de France dès 1760. Entré au régiment Grison de Salis en 1768, il est capitaine en 1780 et capitaine des grenadiers en 1783. Il signe le document au recto à trois reprises.

Le second officier est le baron Fortuné Antoine Rodolphe d’Hartmanis (1765-). Il est le fils de Jean Rodolphe baron d’HARTMANIS, ancien lieutenant-colonel du régiment de Salis-Grison. Il entre comme sous-lieutenant en 1780 dans le régiment. Capitaine aide-major en 1791, il est licencié le 1er novembre 1792. Il est présent à Bastia en décembre 1792 probablement dans l’attente de son embarquement. Il reprend du service pour la France en 1799 comme chef de bataillon de la 1er demi-brigade helvétique. A l’armée suisse, puis à l’Etat-major général de la grande armée. Colonel du 4e régiment étrangers en 1808, il fait notamment les campagnes d’Espagne et d’Italie. Il commande la place de Palma-Nova pendant le siège de 1814 et est à l’état-major de Strasbourg pendant le blocus de la ville en 1815. Licencié sous la Seconde Restauration le 15 septembre 1815, il est chevalier de la légion d’honneur le 25 avril 1821.

Au recto comme au verso du document, sont signataires plusieurs élus municipaux et départementaux corses. Parmi ces derniers figure L’avocat Francescu Benedettu (François Benoît ) PANATTIERI. Partisan et compagnon de Pascal Paoli (1725-1807), Il est l’une des personnalités corses de la Révolution et de l’éphémère royaume anglo-corse (1794-1796). A la signature de ce congé, il est député suppléant de l’Assemblée législative pour la Corse et secrétaire général du département.

Le congé

Congé délivré à Corté le 1er novembre 1792 à Bartholomé Collet. Âgé de 32 ans, il sert depuis sept ans et sept mois. A son licenciement, il est « de la Compagnie de Jemmé Grenadiers« . Document (282 x 212 mm) avec usures d’usage notamment en marge. Signalons des plis dans le sens de la longueur et la largeur et salissures. Déchirure d’environ 1 cm en marge au niveau de la signature du commissaire des guerres.

Certains de ces « Suisses » licenciés resteront dans l’île et feront souche. Tel est le cas de Jean-Jacques François Siméon de Buochberg ancien maire de Corté. Il servit pendant la période de 1788-1793, probablement en qualité de sous-officier dans la compagnie des grenadiers du capitaine Jean Otto JEMME.

Source principale : Un régiment suisse dans la tourmente : cent-cinquantenaire de la dissolution du régiment Salis-Grison par décret de la convention en 1793 par Schafroth M.-F.

Informations complémentaires

Poids 0,3 kg

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