Description
Créée par ordonnance royale et soldée par le Roi, la Garde de Paris est un corps à part dans le paysage militaire du royaume de france prérévolutionnaire.
Comme l’écrit Jean CHAGNIOT « Jusqu’à sa dissolution, la garde de Paris avait été un corps à part, difficile à caractériser. Écartelée entre la lieutenance de Police, le Châtelet, le Parlement et le Bureau de la Ville, elle dépendait avant tout de son chef. Son recrutement ne la définissait pas mieux : c’était une troupe mi-bourgeoise, mi-militaire, formée en majeure partie de provinciaux. Sans caserne, sans contrat d’engagement, ses soldats se trouvaient mêlés au petit peuple de Paris, et ainsi mal préparés à affronter la prérévolution parisienne, dont ils furent la première cible. »
Longtemps décriée pour l’incompétence et/ou la cupidité de ses chefs, la garde de Paris est à la veille de la Révolution française sous le commandement d' »un véritable spécialiste de l’ordre public ». Il s’agit d’Anne-Jean-Auguste Rulhière (1731-1792) Nommé en octobre 1788, il fait d’abord carrière au sein de la compagnie de maréchaussée d’Île-de-France. A la date de la signature de ce congé le 15 aout 1789, il est lieutenant colonel de cavalerie et chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Pour l’historien Pascal Boudriet, son attitude en 1789 est le témoignage d’un professionnel soucieux du bien public tout en étant au service de l’État. S’il n’hésite pas en avril à réprimer une émeute en revanche le 12 juillet Il s’oppose avec la la cavalerie de la Garde de paris aux cavaliers du prince de Lambesc. Entièrement dissoute, la garde de Paris voit en 1791 ses fantassins versés dans la Garde nationale de Paris et sa cavalerie dans la gendarmerie nationale nouvellement créée. Le 28 aout 1791 voit la création de deux divisions de gendarmerie parisienne dont l’une à cheval. Le commandant Anne-Jean-Auguste Rulhière (1731-1792) et le chevalier Raymond commandent cette toute première division de la gendarmerie parisienne à cheval. La division et l’ancienne garde de Paris perdent en 1792 leur commandant tué lors des Massacres de Septembre.
Congé établit à Paris le 15 aout 1789. Délivré à Antoine CARLE natif de Nantes et âgé de trente-neuf ans. Il sert dans la Garde de Paris depuis le 24 décembre 1788. Il est fusilier de l’escouade « Bernard » de la division « GABRIEL ». Document (282 x 233 mm) imprimé avec vignette portant la devise « VIGILAT UT QUIES CANT » (Ils veillent pour qu’ils reposent). Cachet de cire rouge aux armoiries royales et la légende « GARDE DE PARIS ». Au verso « Decompte » ou solde de tout compte signé de l’intéressé.
Document avec plis dans le sens de longueur et la largeur. Il présente en marge de ces plis des déchirures et petits manques de papier. Signalons également des salisures.
