Garde nationale de Paris (1792)

VENDU

Congé délivré à Josepg LENTZ, grenadier de la Garde nationale parisienne. Document signé par l’ingénieur et futur général Alexandre Pierre Julienne de Belair (1747-1819). Sont également signataires le général et ministre de la guerre Pierre-Auguste Lajard (1757-1837), Jean-Charles Chadelas (1744-1813), et le scientifique et maire de Paris Jean Sylvain Bailly (1736-1793) dont la signature a été raturée.

Description

L’idée d’établir une milice ou « garde bourgeoise » pour la sûreté dans la capitale et le maintien de l’ordre social est évoquée sans suite à la veille de la Révolution française. Mais les journées révolutionnaires du 13 et 14 juillet 1789 accélèrent sa mise en place. Le 16 juillet 1789 voit la création d’un corps de citoyens armés agissant au nom du Tiers État et pour la défense intérieure. Il prend le titre de « GARDE NATIONALE DE PARIS ».

La création d’une garde citoyenne et bourgeoise sous la dénommination « Garde nationale parisienne » à pour première conséquence la suppression de la « Garde de Paris« , corps de troupes soldé par le roi. La Garde nationale comprend soixante bataillons de cinq compagnies chacun. Ces bataillons se répartissent au sein de six légions. Chaque légion comprend une seule compagnie de grenadiers, rattachée au premier de leurs bataillons. Le premier commandant en chef de la garde parisienne ou commandant général est le marquis de La FAYETTE. En septembre 1791, la fonction est supprimée. Dès lors, chaque chef des six légions occupe la fonction « pendant un mois à tour de rôle». Ceci explique très certainement pourquoi, Julienne de Belair (1747-1819) commandant la première légion signe ce congé au titre de « Commandant de la Garde-Nationale-Parisienne »

Les signataires

Alexandre Pierre Julienne de Belair (1747-1819)

Ancien capitaine d’artillerie, il est ingénieur et fervent révolutionnaire lorsqu’on le nomme en 1790 chef de la première légion de la Garde nationale. A l’autonme 1792, devant l’avancée des troupes de la première coalition, il devient directeur en chef des travaux pour la défense de Paris. Le projet de défense abandonné, il part à l’armée du Nord. Général le 4 août 1793, il cesse toutes ses fonctions en 1799. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment de poliorcétique.

Pierre-Auguste Lajard (1757-1837)

Lorsque La Fayette organise la Garde nationale, il choisit le montpelliérain Pierre-Auguste Lajard, alors officier, comme aide de camp. Colonel à l’état major central, il a seulement 35 ans en juin 1792, lorsque le roi le nomme ministre de la guerre en remplacement de Dumouriez. Contraint d’abandonner son poste le 24 juillet, il reprend du service dans la garde nationale. Mais accusé d’avoir entravé l’équipement des troupes et mencé d’arrestation, il doit s’exiler en Angleterre en septembre 1792. A son retour d’exil en 1800, il renoue avec le monde politique et entre au Corps Législatif en 1808 comme représentant de la Seine.

Jean-Charles Chadelas (1744-1813)
Il commence sa carière militaire en 1760 au sein du régiment d’infanterie « Navarre ». Lieutenant dans le régiment de Neustrie en 1776, il est capitaine en 1788. Le 16 aout 1789, il devient quartier-maître général de la Garde nationale de Paris qu’il quitte en 1791. Chef de bataillon en 1791 puis chef de brigade en 1793, il se retire du service en juin 1797 pour « raison d’infirmité ». Il reprend du service en févririer 1800 comme inspecteur aux revues. En décembre 1801, le premier consul bonaparte l’appelle comme inspecteur aux revues de la Garde consulaire puis le maintient à ce poste dans la Garde impériale.

Jean Sylvain Bailly (1736-1793)

Scientifique et homme politique, il est élu député du Tiers-État de Paris aux États généraux de 1789. Il devient président de l’Assemblée nationale et maire de Paris le surlendemain de la prise de la Bastille. Suite à la fusillade du Champ-de-Mars du 17 juillet 1791 sa popularité tombe au plus bas. Quelques mois plus tard, le 18 novembre 1791, il démissionne. Le congé ayant été établit deux mois après sa démission, il s’agit donc d’une signature en amont. Ceci explique très certainement qu’elle soit raturée.

Charles-Joseph Viguier-Curny
Commisaire des guerres au département de Paris de la garde nationale puis administrateur de police, il est assasiné lors des massacres de septembre 1792.

Le congé

Congé absolu établit à Paris le 16 janvier 1792. Délivré à Joseph Lentz, natif d’Alsace, de la compagnie des grenadiers de la deuxième division (légion). Agé de vingt-cinq ans, il quitte la Garde nationale après deux ans et quatre mois de service. Document (323 x 233 mm) imprimé avec vignette aux armes de Paris. Sceau de cire rouge avec la légende « GARDE NATIONALE PARISIENNE ». Document avec salisures et plis dans les sens de la longueur et la largeur. Petits trous sur le pli dans le sens de la longueur. Déchirures en marge et manque de papier au coin supérieur droit. Sceau de cire avec fêlures.

Source principale : LA GARDE NATIONALE ENTRE NATION ET PEUPLE EN ARMES de Serge Bianchi et Roger Dupuy

Informations complémentaires

Poids 0,3 kg

Vous aimerez peut-être aussi…