Philipp Karl von ALVENSLEBEN (1745-1802)

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Passeport pour la France délivré au nom du roi de Prusse Friedrich Wilhelm III et signé de son Premier ministre Philipp Karl von Alvensleben (1745-1802). Document contresigné par le diplomate français en poste à Berlin et futur ministre, le baron Louis Pierre Édouard Bignon (1771-1841), Document délivré à Louis François du Faguet de Montbert. Ce dernier, émigré français au service de la Prusse, sera soupçonné d’espionnage par la préfecture de police de Paris.

Description

Au poste de Premier ministre (erster Kabinettsminister) depuis octobre 1801, Philipp Karl von ALVENSLEBEN n’exerce qu’une seule année. Il décède l’année suivante, en octobre 1802, après une carrière de plus de 25 ans comme diplomate et d’homme d’État. C’est un autre diplomate, futur baron de l’Empire (1809) et ministre des Affaires étrangères, Louis-Pierre-Édouard BIGNON qui contresigne. Passeport pour la France (Reisepass nach Frankreich) de juillet 1802 remis au lieutenant Louis François du Faguet de Montbert.

Louis François du Faguet de Montbert (1770-?)

Né au Havre, le 20 octobre 1770, il est le fils de Robert-François, sieur de Montbert, major des ville et citadelle du Havre. Tout comme son père, il embrasse jeune la carrière militaire. A la veille de la Révolution, il est sous-lieutenant du Régiment d’Enghien. Émigré, en 1792 ou 1793, il part pour la Prusse. Là il s’engage en aout 1793 dans le 4e bataillon de fusiliers en qualité de sous-lieutenant . Il sert sous les ordres du chef de bataillon, et futur général, Karl August von Greiffenberg (1738-1807). Le 14 novembre 1795, il est promu lieutenant en second. C’est à ce grade qu’il intègre le 1er octobre 1797, le 24e bataillon de fusiliers (Füsilier-Bataillon Nr. 24) sous le commandement du futur général Graf Bülow von Dennewitz. En février 1804, il quitte l’armée prussienne avec le grade de capitaine et la permission du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III (1770-1840) de pouvoir continuer à porter son uniforme. De retour en France, il est amnistié en l’An XIV.

Du Faguet de Montbert : espion au service secret de sa majesté Frédéric-Guillaume III (1770-1840) ?

Certains éléments invitent à le penser. Le document proposé et d’autres, nous apprennent qu’il effectue au moins trois séjours en France entre juillet 1800 et 1803. La mention manuscrite sur le document  « en France dont il est absent depuis 1795 » est fausse. En outre, il entretient une relation privilégié avec le ministre et diplomate prussien Girolamo marquis de LUCCHESINI (1751-1825). Ce dernier adresse à du Faguet de Montbert, notamment en septembre 1804, une lettre d’éloges et de satisfaction suite à son départ de l’armée prussienne. Mais c’est surtout un rapport de la préfecture de police du 21 février 1805 (3 ventôse An XIII) qui invite à cette hypothèse. En effet, il est écrit dans ce rapport  » L’ambassadeur de Prusse a ici , au nombre de ses espions , un sieur de Montbert , ci – devant au service de Prusse , et à Paris depuis sept ou huit mois . Il demeure rue de Cléry , no 59 , et fréquente les principales maisons où l’on s’occupe de politique » .

Le document

Document (375 x 240 mm) in-folio établit à Berlin le 9 juillet 1802. Il porte le cachet de cire rouge, sous papier, de Friedrich Wilhelm III. Document dans un bel état de conservation. Signalons des salissures et plis dans les sens de la longueur et la largeur.

Avertissement : la signature du signataire prussien est bien celle du ministre Philipp Karl von ALVENSLEBEN. A tord, (trop) souvent, elle est attribuée Johann August Ernst von ALVENSLEBEN (1758-1827). Les Archives nationales de Berlin (landesarchiv Berlin) le confirment.

Informations complémentaires

Poids 0.2 kg

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