Régiment de la Guadeloupe (1791)

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Congé « absolu et de grâce » délivré à un fusilier du régiment d’infanterie de la Guadeloupe. Document établit à Vannes probablement dans le cadre du licenciement du régiment décidé par l’Assemblée constituante le 29 septembre 1791. Congé signé notamment par le général Jean-Baptiste-Camille de Canclaux (1740-1817) et Louis Jean Charles Durup de Dombal (1768-?). Ce dernier lieutenant au régiment en poste à la Guadeloupe est contraint de démissionner et de retourner en métropole en raison de son ralliement aux idées de la Révolution .

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Description

L’ordonnance royale du 18 août 1772 crée « quatre régimens pour le Service des Colonies de l’Amérique« . L’un d’eux est le régiment de la Guadeloupe. Comme l’ensemble des troupes présentes aux Antilles, le régiment se retrouve dans la tourmente révolutionnaire et dans le conflit qui oppose les tenants des idées révolutionnaires au pouvoir aristocratique local.

La nouvelle de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 parvient à la Guadeloupe à la fin du mois de septembre. Dans un premier temps la Révolution ne provoque pas de troubles importants. Mais rapidement l’opposition entre les « patriotes », partisans de la révolution, et le pouvoir local ,aux mains de l’assemblée coloniale aristocratique, tourne au conflit armé. Favorable aux premiers, les soldats du régiment de la Guadeloupe se soulèvent à partir de 1790. Ils participent même à des expéditions armées pour soutenir les « patriotes » de la Martinique. Au sein même du régiment, La troupe patriote se heurte violemment à certains officiers aristocrates. Pour faire face à la sédition, le gouvernement aristocratique ordonne le renvoi notamment en métropole des éléments séditieux. C’est dans ce contexte de guerre civile que Louis Jean Charles Durup de Dombal (1768-?) démissione et retourne en métropole.

Louis Jean Charles Durup de Dombal (1768-?)

Né à Pondichery en 1768, il gagne la France en 1788. En octobre de la même année, il entre au bataillon auxiliaire des régiments des colonies. Nommé sous-lieutenant au régiment de la Guadeloupe en février 1789, il embarque en mars pour la colonie. Après l’annonce des évènements révolutionnaires, il témoigne de l’hostilité des officiers de son régiment au nouveau régime. « Tous les officiers de mon régiment témoignèrent dès lors le mécontentement qui leur a fait depuis quitter leurs drapeaux, et ils ne purent souffrir qu’aucun de leur corps s’honnorat du beau nom de patriote« . Se disant victime de « persecution » pour son raliement à la constitution, il démissionne en décembre 1790. Il regagne donc la Métropole avec semble t-il d’autres soldats de son régiment. Débarqué en mars 1791, il reprend du service au sein de son ancien régiment en garnison à Malestroit (Morbihan). A Malestroit, où le 4 janvier 1795, un affrontement a lieu entre des chouans et des soldats du régiment de Guadeloupe de l’Armée de l’Ouest dirigée par le général Canclaux.

Jean-Baptiste-Camille de Canclaux (1740-1817)

Entré jeune à l’Ecole de cavalerie de Besançon, il gravit tous les échelons pour être maréchal de camp à la veille de la Révolution. A la signature de ce congé, il commande les troupes du département du Morbihan. En juillet 1792, il met fin à la révolte de Fouesnant affrontement précurseurs de la Chouannerie. Nommé lieutenant-général en septembre, il met fin à un second épisode insurrectionnel en remportant la bataille de Kerguiduen mars 1793. Mais son principal fait d’armes reste la défense de Nantes. En effet, le 29 juin 1793 avec 12000 hommes, il met en échec l’attaque de 50 000 Vendéens sous les ordres de Jacques Cathelineau. En octobre 1794, le comité de Salut public le nomme chef de l’armée de l’Ouest. Comte de l’Empire en octobre 1808, il devient Pair de France sous la Restauration.

Le congé

Etablit à Vannes le 11 octobre 1791 soit moins de quinze jours après la loi du 29 septembre 1791 relative au licenciement des troupes des colonies. Congé « absolu et de grâce » délivré à Louis Amand Lainé fusilier ayant servi depuis le 14 septembre 1785. Document avec la signatures des deux officiers susdits et cachet de cire rouge du régiment de la Guadeloupe. Au verso, nous apprenons que ce fusilier est resté six mois à Saint-Pierre de la Martinique. Cette ville rentrée en révolte contre l’autorité de son gouverneur, Claude-Charles de Damas, en 1790 reçut le soutien militaire du Régiment de la Guadeloupe. La « grâce » qui lui a été accordée fait-elle référence à une condamnation en raison de sa participation à cette expédition militaire ?

Document (288 x 22 mm) avec usures d’usage et du temps. Signalons notamment un pli dans le sens de la longueur et la largeur. Au croisement de ces plis un trou. Signalons également des salissures et une déchirure dans la marge droite avec trace de papier adhésif. Le cachet de cire rouge est en partie illisible et présente des fêlures.

Sources : La garnison de la Guadeloupe sous l’Ancien Régime de Boris Lesueur / Révoltes, factions, catégories juridiques et sociales en Guadeloupe (1789-1794) de Frédéric Régent

Informations complémentaires

Poids 0,3 kg

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